LE BEURSAULT

la marque au jeu de beursault

Un peu d'histoire

 

Le jeu d'arc s'appelle aussi Beursault, du vieux mot français bersail : but ou cible du tireur, qui a aussi donne bersailler ou bercer qui signifiait bander ou tirer son arc. Il se compose de deux buttes le plus souvent couvertes d'une toiture en auvent qui a le double avantage de protéger les tireurs contre la pluie et de conserver les buttes en bon état. Ces buttes, distantes l'une de l'autre de 54 mètres environ, sont aménagées avec des matériaux compressés sur lesquels on place la carte. Le pas de tir est matérialisé au sol à environ 2 mètres en avant de chaque but. Dans le passé, la distance d'une butte à l'autre était fixée à 28 toises, le tireur se plaçait à environ 25 toises, ce qui, pour une toise valant 1,949 mètre à l'étalon du Châtelet de Paris correspondait à peu près aux distances de tir actuelles. La butte située la plus près du logis est la butte maîtresse, l'autre est la butte d'attaque. Elles sont reliées entre elles par deux ou quelquefois trois allées. L'allée du Roy est délimitée par des gardes de bois en quantité suffisante pour protéger les archers d'un coup malheureux. Sur le côté des gardes est située l'allée des chevaliers que les archers empruntent pour se rendre d'une butte à l'autre.
Les parties se disputent en 40 flèches. Chaque archer n'utilise qu'une seule flèche qu'il tire alternativement d'une butte à l'autre, soit 20 allers et retours ou haltes. Cette habitude aurait plusieurs raisons d'être : les bonnes flèches de concours valaient très cher autrefois et l'utilisation d'une seule flèche mettait à égalité riches et pauvres. Les flèches en bois fabriquées à la main avaient des caractéristiques différentes l'une de l'autre et il était important, pour bien régler son tir, d'utiliser toujours la même flèche.  Enfin les allers et retours permettaient aussi d'entraîner les archers à tirer successivement face et dos au soleil.

De nombreuses traditions règlent bien évidemment le tir au beursault. Elles ont toutes pour objet la sécurité et la courtoisie. Nous en avons relevé quelques-unes dont l'oubli ou la non-application seraient aussitôt soumis au "passage au tronc".

La première et la plus importante est le salut traditionnel ou salut à la première flèche. En effet, avant de tirer sa première flèche de la journée, chaque tireur a le devoir de saluer. La formule habituelle est "Mesdames , Messieurs, je vous salue" . Les personnes présentes sur le pas de tir sont tenues de répondre à ce salut.

Dans tout jardin d'arc, il y a un tronc portatif qui se place vers le milieu de l'allée centrale et qui est destiné à recevoir les amendes. Ce tronc doit être mis en place avant le début des tirs et relevé à la fin.

Les parties commencent toujours par un tir de la butte maîtresse vers la butte d'attaque (d'où son nom) et se terminent obligatoirement vers la butte maîtresse.

L'allée du Roy ne peut être empruntée que par le roi de l'année.

On ne doit pas "tirer sur un mort". L'expression "faire un mort" est utilisée lorsqu'un archer égare, par maladresse, une flèche en tirant au Beursault, soit en terre, soit dans une garde. Il faut attendre que l'archer ramasse sa flèche avant de continuer sa partie, même si la halte n'est pas terminée.

Si l'on présente une flèche à un autre archer, on doit le faire la pointe en bas, en la tenant au centre et en laissant entre sa main et l'empennage un espace suffisant pour une main.

Il est interdit de laisser une butte nue sans une carte, ou à défaut un marmot, en place.